Jozani Forest

La semaine dernière, je suis allé visiter la forêt de Jozani, voici quelques points clé:

• La forêt fait très exactement 2512 hectares, soit un peu plus que la taille de Disneyland Paris. C'est donc une petite forêt située sur une petite île (ou alors si on voit le verre à moitié plein, on en déduit que le parc de Disneyland Paris est très grand!)
• C'est un parc naturel protégé depuis les années soixante.
• L'animal emblématique du parc est le singe Colobe rouge de Zanzibar (voir photos). C'est une espèce endémique à l'île et qui a été déclarée en danger de disparition dans les années 90 (principalement à cause de la déforestation).
• Jusqu'à récemment, l'espèce était aussi menacées directement par les locaux. Les indigènes l'appellent "Poisonous monkey" (littéralement "singe toxique") et, selon certaines superstitions locales, il porterait malheur. En effet, le singe a pour habitude de se nourrir des jeunes feuilles, des bourgeons des arbres et des fruits verts, ce qui provoque bien souvent la mort de l'arbre en question après quelques mois. Ces arbres morts étaient donc interprétés comme des présages de mort. J'ai pu le constater de mes propres yeux, c'est effectivement assez impressionnant. Après le passage des singes l'arbre est littéralement mort : plus une feuille, plus un bourgeon, il ne reste que le tronc et les branches à nu!
• J'ai aussi pu m'aventurer dans la mangrove, un écosystème bien particulier qui ne se développe que dans les régions tropicales. Les plantes de la mangrove sont remarquable sd'adaptations puisqu'elles poussent dans une eau chaude et très salée, ainsi que dans un sol instable et très faiblement oxygéné. J'ai surtout été marqué par le fait que certaines plantes possèdent des racines qui descendent depuis les branches jusque dans le sol. Elles font parfois une dizaine de mètres!

Les singes Colobe rouge de Zanzibar et... des Geckos! Essayez de les trouver, il y en a 4!

En haut, le pont permettant de surplomber la mangrove et de la visiter sans avoir les pieds dans la vase (ou dans l'eau selon la marée). Au milieu à gauche, les fameuses racines et, à droite, une feuille "papier de verre", les femmes locales s'en servent comme lime à ongles! En bas, les crabes vivant dans les profondeurs de la mangrove.

J'ai aussi effectué une autre visite le même jour. Je suis allé voir le "Butterfly Centre" ("centre aux papillons"). Ce centre a été créé en 2006 par un écologiste écossais et a pour but d'encourager les populations locales à lutter contre la déforestation, qui est un véritable fléau à Zanzibar.

Le constat qu'il avait fait à l'époque est très simple. D'une part, les paysans coupent les arbres afin de subvenir à leurs besoins et, d'autre part, ils ne sont pas sensibilisés aux questions de développement durable.

Il a donc décidé d'encourager les paysans à conserver les arbres en leur rachetant les crysalides de papillons contre une somme allant de 300 à 600 Shillings Tanzaniens ($0.15 à $0.30). Les bénéfices sont donc autant sociaux qu'environnementaux! Avec ce système, les paysans deviennent dépendants des arbres et vont donc naturellement tout faire pour les conserver. De plus, ils touchent un revenu non négligeable qui améliore durablement leurs conditions de vie.

Le Butterfly Centre